Nuits de paresse: Slow train

8.22.2007

Slow train

Contentement, satisfaction, voire soulagement. Pourquoi voire ? Et soulagement, puisque l’impensable est arrivé, puisque par un effort de ma volonté, j’ai fait quelque chose qui me semblait totalement impossible. Je me souviens avoir dit, un peu comme ça, « Il faut que je fasse quelque chose d’important », j’avais en tête en le disant l’idée d’un « gros coup », marquer un moment, me dire que là, il s’est passé quelque chose. Parce que. Disons, j’avais ce besoin d’une rupture, d’un moment en creux, la nécessité d’un point de départ, pouvoir dire « Tu vois, c’est à ce moment-là que ça a commencé » « J’ai pris ma décision tel jour, je m’en souviens comme si c’était hier » etc. Pourtant, les jours qui ont suivi cette décision un peu nébuleuse, puisque je n’en avais pas arrêté le contenu, je n’ai rien fait de spécial, il ne s’est rien passé. J’en discutais mais sans rien en dire. C’était vague. Ça montait, mais qu’est-ce qui montait ?

Et puis, des mécanismes se sont mis en place. De nouvelles habitudes, en fait. Le terrain était prêt. Changement d’alimentation, en douceur, suppression des sessions de grignotage, puis disparition d’un repas, malgré les critiques de diététiciens en herbe certains de la dangerosité d’une telle pratique. Premières activités sportives régulières en extérieur, ce qui ne fut pas si difficile, ayant déjà l’habitude de faire quelques exercices au réveil. Mais je commençai par la natation. J’exposais donc ce corps que je voulais remodeler. J’acceptais une certaine infirmité, tout en ayant déjà en tête un corps neuf, reconstitué en quelque sorte. Puis, après de nombreuses conversations sur ce sujet, je me lançai dans les courses en rond, le sautillage, bref le jogging. Je savais pouvoir changer. Mais pas à ce point. Je savais qu’« on » pouvait changer à ce point, mais pas moi. Six mois plus tard, je constate. Pas de révolution, juste une réforme. J’ai recollé les morceaux d’un narcissisme éclaté. Il m’a suffit de prendre le bon train. The slow one.

Aucun commentaire: