Nuits de paresse: 07/28/08

7.28.2008

Le Four est tini…

J’ai suivi avec un intérêt nauséeux la dernière étape du Tour, celle qui menait la caravane sur les Champs-Elysées. Pas seulement parce qu’elle foutait le tournis cette étape (près de 50 bornes à monter et descendre les Champs) mais aussi (voire surtout) pour les commentaires éclairés des spécialistes de l’épreuve, j’ai nommé les commentateurs sportifs. Une bien belle espèce s’il en est. Les trois premières heures se passèrent en dérives sur le Tour, le cyclimse, la France, les retransmissions sportives, les vannes à 30 centimes d’euro, la gloire journalistique, jusqu’aux stratégies adoptées par les différentes équipes, les grands moments de ce Tour (ce fut rapide) et surtout que ce Tour il était propre. Bilou (alias Bilalian), chef des gens qui commentent les sports sur l’ORTF, nous en a sorti de bonnes.

Avec des trémolos dans la voix il causa avec sa sérénité habituelle de la force du Tour, du professionnalisme des suiveurs, des équipes techniques, de l’importance de montrer la France qu’elle est belle et que c’est une fête populaire. Et là, il s’est embarqué dans des trucs pas trop clairs le bilou. Car monsieur dépêches (un téléscripteur à la place du cerveau) ne sait pas bien mentir, tout en parlant de fête populaire, il ne pouvait s’empêcher de faire montre d’un mépris sans bornes pour ce petit peuple qui bouffe des merguez retraitées, du mauvais rosé, dans ses caravanes sans conforts, en short délavé, tee-shirt publicitaire et charentaises aux pieds. Le peuple, ça pue. Chassez le naturel, il revient en vélo (comme disait Pierô).

Et puis il y a eu ce long intermède sur les étapes du Tour hors de France. Un enchaînement de commentaires sur la beauté de la France, sur l’inutilité d’aller voir ailleurs, sur la qualité des petites routes de France, des petits villages de France, des petits coins magnifiques de France, bref la grandeur de la France dans tout ce qu’elle a de petit. Que faire un tour en Espagne ou en Italie, c’était pas nécessaire, et qu’après tout, ça n’apportait rien au niveau sportif.

La France elle est belle, le Tour il est beau, tout va bien. Mais tout serait parfait si seulement la France du Tour pouvait être propre.