Nuits de paresse: 02/15/08

2.15.2008

L’antépénultième degré, 15 février 2008

Sarkin Sybol était fou.

Nul n’en doutait. Mais personne n’en faisait trop cas. Après tout, il parlait bien. Et puis il était très dynamique. Il était également séduisant. Paraîtrait-il. Mais Sarkin Sybol était avant tout puissant. Indéniablement. Sarkin Sybol avait du pouvoir. Il avait du pouvoir parce que personne n’avait été capable d’en vouloir plus que lui. Il en avait même beaucoup. Il pouvait presque tout faire. Et tout dire. Et penser à haute voix. Et il aimait le pouvoir. Pour le pouvoir. Et pour ce qu’il permettait. Et peu s’opposaient à lui.

Son pouvoir grandissait. Démesurément. A présent, il recouvrait tout. Nul n’y échappait. Rien n’était hors de sa portée. A quoi pouvait servir plus de pouvoir ? Si cette question avait le moindre sens, elle l’acquerrait à ce moment précis. Lui même, dévoré par le doute, ne semblait plus savoir qu’en faire. Il l’avait dénudé. Il avait fait réapparaître les vieux stigmates. Il retrouvait dans cet excès cette volonté née de temps plongés obstinément dans l’oubli. Comme de la flamme d’un four dont on dit qu’elle brille trop. Sa lumière le brûlait de l’intérieur. Sa peur le soir d’être seul. Sa honte d’être abandonné. Son incontinence affective. Son excitation permanente. Et cette douce sensation que tout lui appartenait. Que rien ne s’opposait.

Sarkin Sybol était fou. Mais il n’était pas fou seul. Il était fou à millions. Il était fou comme ceux alentour qui le disaient puissant. Il était comme un roi de carnaval qui refuserait que le soleil se lève. Un carnaval qui durerait cinq ans.