Nuits de paresse

3.10.2011

Mohamed VI - le Grand Récupérateur, par Hakima oum Loubna

Le Roi Récupérateur

Avec cette révolution de palais du 9 mars , toute la bourgeoisie dite nationale (quand elle n'est que le porte drapeau du capitalisme libéral) va faire la fête!
Alors qu'elle ne fait que récolter ce qu'elle n'a pas semé:c'est le mouvement insurrectionnel radical qui s'est déployé dans les petites villes, (elles ont brûlé des lieux de pouvoir et de marchandises ce qui n'a pas été le cas dans les grandes villes) qui l'a fait sans elle
Alors qu'elle n'est que la fille des classes dominantes des lendemains qui déchantent de l'Indépendance, "qui-ne-sont-indépendantes-que-de-leurs-propres-masses."
Alors que les humiliés-exploités par elle d'abord se sont mis à ne plus avoir peur du despotisme, à se dégager de la Servitude volontaire qui les plombait, à ne plus craindre ni le Makhzen, ni le roi qui symbolise cette classe avec toutes ses générations [C'est qu'il est"Le" Capitaliste libéral par excellence, mais faut dire aussi, l'un des seuls à déclarer l'ensemble de ses salariés, à ne pas les payer au dessous du famélique SMIG, à l'inverse de la majorité des PME qui pratiquent l'abus des biens sociaux systématique]
Certes cette classe qui a tout eu sans jamais se battre, devait laisser au Palais les meilleures "affaires"....Mais ce n'était que le "juste prix" du parapluie royal et de sa permissivité infinie devant les abus de biens sociaux, que cette classe capitaliste arabo-berbère pratique en toute impunité:Plus que jamais la phrase qui affirme que le capitaliste ne paie rien malgré les apparences est vraie dans ce système. Cette classe on ne saurait le zapper, s'est constituée depuis la pseudo-indépendance et s'est engraissée sous le parapluie de Sa Majesté. Rien à voir avec la classe capitaliste issue de la Révolution de1989. La nôtre, a eu TOUS les avantages sans aucun inconvénient C'est pourquoi encore une fois cette " révolution constitutionnelle du Palais", de ce 9 mars est bien au goût de cette classe. Mohamed VI en Royal Récupérateur lui a donné "djaja b-kammounha" tout en sauvant et sa royauté et ses entreprises capitalistes hypersophistiquées : Le plus grand capitaliste du pays sauve toute la classe! C'est effectivement un coup de maître à divers titres:
- il dame le pion à son soi-disant rouge cousin
- il récupère la rébellion
contre la soumission, el-boussan del yeddin",
contre la servitude devant l'Autorité et les boss,
contre l'humiliation instituée de tous ceux qui ont besoin de travailler pour survivre
contre la survie de tous l qui ne trouvaient d'issue qu'en humiliant le subalterne
- Et donne à tous les autres rois d'Orient "la"leçon de la Grande Récupération pour barrer la route définitivement à Autre chose de véritablement "grand"et dont tout dirigeant despotique ou capitaliste a peur Nous ne pouvons oublier cette affirmation de Rosa Luxembourg:" "Quand les masses ont mal au ventre, les dirigeants ont la diarrhée". De nos jours, elles n'ont pas seulement mal au ventre mais mal partout et surtout dans leur karamthoum. Cette classe capitaliste arabo-berbère -qui-n'a-jamais-fait"sa" révolution"ne connait que la "Jouissance"à laquelle elle croît avoir droit et comme dit le bon peuple"Avec l'Indépendance pour laquelle elle, n'a pas pris les armes, elle a reçu "sfenja b-3ssalha" Exploiteuse, voleuse, humiliante qui ignore TOUT de cette masse d'en bas(toutes générations confondues, rappelons le plus que jamais) même quand elle développe ses paternalismes "islamipolyformes" et "ta3mel-el kher" ou crée toutes sortes d'organismes soi-disant non gouvernementaux, (les véritables "non gouvernementaux" sont quasi nulles, comme partout ailleurs.
C'est pourtant sur le dos de ceux là que cette classe capitaliste"moderne" avec le Palais à sa tête gagne "encore", ce 9 mars 2011! Sans rien faire, elle a enfin les réformes constitutionnelles qu'elle souhaite sans jamais se battre pour elles Mais nous savons bien que la meilleure constitution, même concoctée sous l'égide du ô combien sérieux Mannouni ne pourra jamais être mieux que celle reconnue la meilleure par tous les historiens et les constitutionnalistes: celle de Staline! Cette classe qui a trouvé en M6 son meilleur défenseur et le plus grand récupérateur du tsunami soulevé par les masses de la minuscule "Tunisie-sans pétrole-ni phosphate"et qui déferle sur cette partie du monde pour le moment . Encore une fois elle récupère de la pure " jouissance" sur le dos de ceux qui ont été tués le 20 février au soir, que ce roi a zappé en ne parlant que des"jeunes" comme si les luttes de classe pouvaient être voilées par des différence d'âge, comme si les enfants des nantis privilégiés avaient les mêmes intérêts que les enfants de leur personnel domestique !!! Alors? Et maintenant? Bin "tout reste à faire". Car les récupérateurs de ce tsunami soulevé par les exclus tunisiens (toutes générations confondues) sont "modernes et variés": Politiques, intellos, bourgeois éclairés, islamisants charitables, tous ces donateurs de moutons de l'3id, ( pour transformer ainsi les exclus en moutons ?), parlementaires affairistes, militants de gôche, tous ces commis de l'Etat quelque soit leur petite idéologie et qui ont trempé leur doigt dans le miel du Makhzen, capitalistes modernes liés nécessairement à la Banque Mondiale et à sa politique de rigueur qui enrichit le petit nombre scandaleusement et appauvrit le plus grand nombre partout. Bref… Encore un effort si nous voulons aller jusqu'aux ultimes conséquences de l'éradication de la Servitude Volontaire. Le résultat sera notre création et elle se cherche dans la vigilance soutenue et permanente

6.22.2010

L’équipe de France a un problème d’inscription

Une équipe nationale est une « institution » qui travaille sur une surface. Dans ce cas, un terrain de football. Les différents acteurs sur une surface entament des relations particulières, obéissent aux mêmes règles et sont confrontés à une autre équipe. A ce jeu, n’importe qui pourrait jouer, pourtant dans ce cas, ce ne sont que des joueurs professionnels (ils pourraient également être amateurs, puisque ce sport est un sport amateur) qui représentent non pas une nation mais qui agissent pour le compte d’une fédération qui a une délégation de service public. Ce n’est pas la France qui joue, mais des représentants de la Fédération Française du Football Amateur. Or dans ce jeu d’équipe, le sens même du mot équipe est équivoque. Ce ne sont pas des personnes réunies pour une épreuve (comme on parlait d’équipée) qui vont jouer leur partie, mais une institution qui est représentée au travers des personnes qui ont été réunies. Je pourrais presque comparer l’équipe de France à un jury d’assise. D’ailleurs, le caractère impérieux de la représentation et de ses obligations est rappelé depuis quelques temps ad nauseam.

Ce qui m’intéresse avant tout dans l’affaire qui va s’achever dans quelques heures, c’est l’incapacité de cette équipe à inscrire. Il est évident que depuis quelques temps, non seulement, l’équipe n’arrive plus à construire du jeu (comme on dit) mais également à inscrire des buts. Cette incapacité à inscrire peut se comprendre de différentes façons. Les analyses sportives ont été nombreuses, mais ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est cette feuille froissée lue par le sélectionneur encore en poste le jour de la grève (de l’entraînement) des joueurs. L’équipe de France est en manque de scribe. Le rôle d’un sélectionneur est d’inscrire la parole de l’équipe sur le terrain, de lui permettre de s’exprime, comme on dit, par son jeu, mais également de parler à la place des joueurs, de dire ce qu’ils ne peuvent pas dire puisque, je le rappelle, ils sont des représentants. Mais depuis quelques temps, l’équipe était muette. Il a fallu que des paroles qui n’auraient pas dû sortir de l’équipe soient inscrites par d’autres scribes pour que l’équipe se mette à inscrire, pas sur le bon support encore, mais j’espère que ça ne saurait tarder.

Il faut s’amuser pour pouvoir inscrire. Ben jusqu’à présent, on s’est bien fait chier.

7.19.2009

Des vallons sans valeurs

Une semaine assez bizarre durant laquelle un sprinter a gagné une étape de montagne, le peloton s’est retrouvé bouché des oreillettes, des échappées se sont échappées comme ça, au cas où, et qui s’achève dans un hurlement de hyène qui masquent les glapissements d’un vieux renard fourbu. J’ai bien fait de bosser comme un petit fou, j’ai rien loupé. Par contre la semaine qui vient, je vais perdre en efficacité ; les Alpes ont débarqué sur le Tour et le Tour n’est pas près d’en finir avec elles. Trois étapes de hautes montagnes, un contre la montre et une étape on va dire intermédiaire, jusqu’au Mont Ventoux ; puis la balade jusqu’à Paris. Samedi si les écarts sont aussi serrés qu’aujourd’hui en bas de la dernière côte du Tour, ça fera un beau pestacle. Ça tombe bien, je ne bosserai pas ce jour-là. J’espère que les jeunes loups vont montrer les crocs. Ça me fait penser tout ça à une nouvelle de Jack London, « Un steak », qui raconte le dernier combat d’un vieux boxeur qui comprend en descendant abattu du ring pourquoi le vieux qu’il avait battu dans sa jeunesse avait un regard si triste.

J’attends le dernier regard d’Armstrong avec une certaine émotion.

7.11.2009

Parmi les trouées

Du fait d’un rythme de travail excessivement excessif, je ne suis les étapes du Tour qu’à proximité de leurs arrivées. Je n’ai pas la chance d’en voir le ventre mou, ces moments qui préparent le délicieux final qui voit souvent le peloton fondre sur les rares échappés et se déchirer sur un dernier coup de rein, moment autrement appelé le sprint final. J’ai assisté avec un je ne sais quoi de nostalgie à l’échec de Millar sur les avenues de Barcelone, un coureur dopé jusqu’à l’os mais qui représente cette petite noblesse du Tour qui a fait Sa gloire. Millar avalé, il me fallait attendre le lendemain. Au cas où. Je n’ai pas été déçu. Un p’tit jeune qui tente sa chance, de loin, puis qui fausse compagnie à ses camarades d’échappée en toute désinvolture. Et qui gagne. Et qui endosse le maillot à pois. Une première victoire en pro. Il en gagnera peut-être d’autres, s’il a la chance de se fournir chez les gros.

Justement, je me disais en voyant l’étape d’hier, que ce Tour était devenu une compétition qui ne pouvait plus se gagner qu’en équipe. Un homme seul n’en sera plus capable, quelle que soit sa force. Spencer doit s’en retourner dans sa tombe. Avant Hinault, c’était le temps des aristocrates, des meilleurs, le temps des efforts solitaires et du dépassement de soi, on parlait de bras de fer, de lutte à couteaux tirés, d’affrontements… Depuis le fade Delgado et ses continuateurs (Indurain, Armstrong), des gens sans aucune classe, aucun talent particulier, des rouleurs de côte comme le métier en chie dix par jour, qui ne gagnent rien d’autre que le Tour, se sont les équipiers qui font tout le travail pour leur « leader » (c’est un anagramme ça). L’étape d’hier, disais-je, m’a redonné le sourire. Bien qu’elle surpasse ses poursuivantes, l’équipe Astana a deux leaders. Le second, je passe dessus. Le premier est plus intéressant. Déjà vainqueur des trois grands Tours, d’une classique, d’un championnat et de quelques tours secondaires, il s’est affirmé par ses changements d'équipe intempestifs comme un véritable mercenaire, sans aucune foi, qui ne compte que sur lui-même pour surpasser les autres. Un homme sans aucune intégrité, mais qui a du style. Bref, un champion qui ouvre peut-être un nouveau chapitre du tour. Le blaireau et le panda doivent jubiler, quel animal serait ce Contador ? La hyène serait pas mal, pourtant… Peut-être avez-vous une idée ?

7.08.2009

Y’a encore des pros en ville

A y regarder d’un peu plus près, ce qui s’est passé aujourd’hui sur le tour ne devait plus arriver. En temps normal, quand y’a un boss dans le peloton, qu’une équipe domine et que les sprinters ont des fourmis dans les jambes, un coureur seul ne devrait pas gagner une étape quand l’avant-garde lui suce presque la roue. Ben parfois, y’a des p’tits gars qui arrivent encore, sans se péter les dents, à faire la nique à la grosse douzaine de formations qui aboient à ses talons. Ça fait plaisir. C’est pour ça qu’on regarde encore le tour, pas parce qu’on est au chômedu ou à la retraite ou trop gamin pour avoir un taf, mais pour partager le bonheur d’un type tout seul qui dandine son fion devant plus de cent cinquante coureurs, cinq cent bagnoles et trois milles camions. En sus, c’est pas un cador, un nobliau à poils durs, une star, mais un gars qu’a bossé parce qu’il sait pas faire grand-chose d’autre. C’est con, mais ça se fait comme ça le Tour, par le bas. Bon, après ça s’écrit par le haut, mais ça c’est une autre histoire.

7.07.2009

Un tour qui ne manquera pas de piquant

Silencieusement, j’ai regardé les premières étapes du Tour. Après un passage un peu poussif sur Sainte Dévote et quelques lacets sur les bords de la Piscine, la caravane (qui est depuis bien longtemps un TGV) s’est lancée sur la piste de sa « toison d’or », comme on dit quand on a des lettres. Et que croyez-vous qu’il advint ? Attirés par l’odeur, un vieux renard texan et sa compagnie cosaque (ou Kazakhe, je ne sais plus) rognent goulument les pans de la parure que la divine providence leur aura mis sous le museau. Entre eux et la victoire, il reste ce qui fait la gloire et l’honneur de ces combats des temps modernes, c’est-à-dire rien.

2.17.2009

Chroniques de La Défense

Refaire les chemins de La Défense a, inévitablement, fait resurgir certains souvenirs de mes trajets passés. Alors je me souviens moi aussi. Je me souviens du petit jardin qui dominait l’Arche, celui que je traversais tous les jours et qui était occupé, les nuits d’été, par des petits groupes d’itinérants. C’était un lieu de rendez-vous, un lieu d’échange, un lieu de sociabilité. A sa place on peut trouver à présent un multiplex, dont j’ai vu la lente construction. D’abord, se furent les échafaudages, les amoncèlements de plaques, de sacs, d’outils. Puis vinrent les machines. Le jardin fut comblé. Puis des trous creusés, afin de faire communiquer les étages inférieurs avec cette plate-forme. Rapidement, il ne me fut plus permis de traverser cet espace, un labyrinthe apparut. Il fallait faire un coude, traverser le bâtiment connexe, passer quelques portes qui ne fermaient jamais. Rapidement, les fondations de ce qui est à présent achevé se remarquèrent, sur lesquelles poussèrent bien vite des murs, puis un plafond. Le labyrinthe disparut avec l’ouverture de la large allée qui à présent borde ce lieu.

Voilà un souvenir de La Défense, il y avait à la place de cet ensemble de verre, d’acier et de béton un petit jardin que je traversais tranquillement les nuits d’été. C’était il y a cinq ans à peine. Je m’en suis souvenu la semaine dernière. J’avais oublié. J’avais oublié que j’avais oublié.