Nuits de paresse: 11/13/06

11.13.2006

Blogs

Quand on découvre le monde des blogs, au début, on est nauséeux, toujours les mêmes petites choses malhabilement montrées, les petits tas de secrets comme les grandes découvertes, ce matin, j’ai fait ceci ou ça c’est le Caire au petit matin, voici mon enfant ou mon chien ou le dernier papier électronique. Parfois on y croise des curriculum vitae, des démonstrations mathématiques et puis… Il y a des petites choses délicates, des moments partagés sans exhibitionnisme, des univers qui se découvrent, doucettement, des amis qui se parlent juste comme ça, des particuliers qui atteignent un petit quelque chose d’universel. Il y a de la poésie là-dedans, des souffrances légères, des joies paisibles, y’a d’la vie quoi !

Depuis quelques temps, je navigue dans cet Océan de trois fois rien, d’abord pour pêcher des idées de mise en forme de mon propre blog, des « tips », des outils pratiques, je lis les pages en HTML, un peu comme un vieux loup, à la dure, et aussi pour lire ce qui se montre à voir. J’en garde quelques uns sous le coude, je pose un commentaire ici, une invitation là, et je retourne, souvent régulièrement d’ailleurs, vers certains. Hier, j’ai vu un homme, viré de son entreprise avec un petit pécule, démontrer, en action, qu’il pouvait le faire grandir en jouant sur des sites de paris en ligne ; j’ai vu une jeune fille faire des roulés-boulés dans le sable avec des sourires jusque-là ; j’ai vu une dame âgée qui présentait son Paris ; j’ai vu un jeune homme qui rêvait sa vie en faisant des collages sur des airs Situ ; j’ai vu un jeune couple avec enfant faire leur tour du monde.

Ce sont des petits contes, des petites histoires souvent sans prétentions, des instants de vie. Mais au milieu de combien de choses sans saveurs, sans qualités, sans imagination, des blogs de passionnés à la manque, d’obsédés, de culs bénis, de culs terreux, à dix fautes la ligne. Il faut passer par des tunnels de médiocrité pour atteindre cette petite chose, ce moment de recueillement qui offre un soupir. Mais bon, je n’échangerai pour rien au monde une page de London contre tous les blogs du monde. Faut pas déconner !