Nuits de paresse: 10/22/07

10.22.2007

Libé, 22 octobre

Entretien avec Ségolène Royal, depuis Rome, où elle rencontrait W. Veltroni, le maire, et F. Rutelli, l’ancien maire et ministre des biens culturels. Que l’on soit pro ou anti, on trouvera à boire et à manger dans cet entretien tout au long duquel Royal fait du Royal. Cette manière qu’elle a de se tourner vers l’étranger pour envisager ce qu’il peut se passer en France est en train de devenir sa marque de fabrique. Et toujours ce constat qu’il faut rebâtir idéologiquement le parti, que l’ouverture au centre est la stratégie qui paiera à terme ; alors Troisième Voie ou Parti Démocrate, elle annonce qu’elle travaillera à la constitution d’un pôle lui permettant en 2012 de faire plus de 30% au premier tour. On ne peut pas faire plus idéologique…

Les adhérents à 20 euros sont partis massivement. Mais il ne semble pas possible d’avoir de chiffres précis sur cette hémorragie. Dans la section du XVIIème arrondissement de Paris, celle à laquelle j’appartiens, 200 adhérents se sont déplacés pour désigner la candidate qui affrontera Panafieu sur ses terres. 200 sur 950, mais rien sur les renouvellements d’adhésions. Dans la même entrevue, Ségolène Royal propose de suivre l’exemple du Parti Démocrate italien et de permettre à tout citoyen de voter pour la désignation du candidat officiel à l’élection présidentielle, contre une modeste obole. Ce qui se fait déjà depuis longtemps aux Etats-Unis (avec quelques nuances, bien entendu).


L’autre lettre de Guy Môquet, retrouvée dans ses affaires, le jour de son arrestation.


« Parmi ceux qui sont en prison,
Se trouvent nos trois camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades

Vous êtes tous trois enfermés,
Mais Patience, prenez courage,
Vous serez bientôt libérés,
Par tous vos frères d’esclavage

Les traîtres de notre pays,
Ces agents du capitalisme,
Nous les chasserons hors d’ici,
Pour instaurer le socialisme

Main dans la main Révolution,
Pour que vainque le communisme,
Pour vous sortir de la prison,
Pour tuer le capitalisme

Ils se sont sacrifiés pour nous,
Par leur action libératrice. »

Poème gnan-gnan, mais ce gamin était vraiment transcendé. Pour moi qui ne crois pas à et en grand-chose, c’est un peu flippant. Peut-être est-ce plutôt ce côté-là de Môquet qui a plu à l’omniprésident. Plus prosaïquement, c’est parce qu’en meeting l’auditoire répondait très bien à « la » lettre. Mais ceci n’empêche pas cela.