Nuits de paresse: 09/24/08

9.24.2008

Une histoire d’Ours

Sur notre promontoire eurasien, l’inquiétude règne. Car LA question se pose encore. Comment arrêter une civilisation aussi dévoreuse d’espace ? L’impérialisme Russe semble être aussi vivace qu’au XVIème siècle et l’épisode de résorption de la fin du millénaire s’être achevé. Ce qui me surprend toujours avec la Russie, c’est sa capacité à ne pas imploser. Par quel « miracle » des peuples aussi différents peuvent-ils coexister dans un même Etat ? On ne peut pas parler de volontariat, ou de vouloir-vivre-ensemble, toutefois, l’appartenance à cet immense ensemble n’est pas sans contreparties. Certes, les peuples absorbés ont perdu leur autonomie historique, mais une intégration par le haut a toujours joué en faveur de ces nations. L’armée, le clergé, l’administration, la noblesse d’Etat pour faire court, mais également les noblesses locales, ont cimenté cet ensemble en s’appuyant, avant tout, sur la slavité et l’orthodoxie. En reprenant le flambeau de Constantinople et en devenant par là même la troisième Rome, l’orthodoxie a amené avec elle les expériences impériales romaine et byzantine. D’une certaine manière l’Empire russe est la suite historique de l’Empire romain.

Bon, mais alors c’est quoi cette idée de zone de libre échange économique entre l’Union européenne et l’Empire russe ? J’en reste sur le cul. A chaque fois que l’Europe s’est tournée vers la Russie, nous avons connu la guerre. Ceux qui ont fait un minimum d’études le savent. La puissance russe doit être contenue. Se laisser séduire par l’esprit Grand-Russe est dangereux, mais l’ignorer est impossible. Ce n’est pas une coopération qu’il faut proposer mais une opposition. La diplomatie européenne ne fait pas le poids face à son homologue russe. Militairement, nous sommes des nains. Alors c’est quoi le calcul dans cette affaire ? Je crois que nos petits diplomates pensent pouvoir tenir l’ours en chaîne économiquement. C’est tellement idiot que j’ose à peine l’écrire. Si cette zone de libre échange devait voir le jour, il est clair que c’en sera fini de l’Union Européenne. Qu’un nabot syphilitique y ait pensé ne m’étonne pas plus que ça, mais que cela puisse advenir me terrorise.