Nuits de paresse: 05/18/08

5.18.2008

Le silence s’éveille dans un dernier vagissement

Plusieurs fois j’ai pu croiser, dans différentes productions américaines, cette chose étrange qu’est le dernier vagissement de l’humanité. Le fond sonore de l’humanité, un bruit qui de loin en loin donne un « la ». La somme de tous nos sons, qui imite le son étalon, la note universelle, la note de la mathématique. « Dans un dernier vagissement.. », c’est ce que j’ai entendu aujourd’hui, dans un petit film, une petite production, presque un film fait à la maison. Tout est dans le presque.

Romero n’en finit pas de clore sa grande saga de la non-mort. Il propose cette fois-ci le journal intime de la non-mort, ses dernières pensées avant que la nuit ne tombe. Caméra sur l’épaule, l’objectif sur la plaie. Le récit des jours sans au-delà, le journal du premier jour, où l’humanité s’est enterrée dans sa tombe crânienne. Nous sommes invités à suivre un petit groupe d’étudiants qui apprend la grande nouvelle alors qu’il tournait un film d’horreur. Tout est filmé au premier degré, que quelques rares moments de distance vient à peine augmenter, juste de quoi faire le point, pour mieux « shooter » à vue. Démarches lentes et irrégulières des sousvivants, excitation des survivants, premiers pas hésitants des pionniers du nouveau monde. Et puis le vide que laisse la fin du bruit de la civilisation. Le dernier râle des machines humaines, pour un dernier « la ».

Un film pour les puristes du genre, sorti directement en DVD. « Diary of the Dead »