Nuits de paresse: 12/05/07

12.05.2007

Libé, 5 décembre

Jusqu’à la nausée. Je pense parfois au cercle de la merde du Salo de Pasolini. On a beau savoir comment ça fonctionne, que ça marche comme ça depuis une foultitude de temps, ça reste de la merde. Elu déjà depuis une grosse poignée de mois, Monsieur Sarkozy n’a fait que favoriser ses amis et écraser les plus faibles d’entre nous. Et Libé (entre autres) continue de gloser sur le projet de loi sur le pouvoir d’achat, sur le « choc de croissance », sur Fadela Amara et alii. Bien sûr, débattre c’est bien, c’est nécessaire, il faut préférer l’affrontement des points de vue, mais parfois, c’est dur. Et le pire dans cette comédie, c’est que j’ai quelques amis qui sont sarkozystes (soft mais tout de même) et qu’il faut que je garde mon calme quand on parle politique. La dialectique (que j’aime bien résumer comme « l’art de faire la part des choses ») c’est bien mais parfois ça fait vraiment chier.

Sinon Platoche est pas si con que ça, en fait. Très sensé même. Il a accordé une entrevue intéressante à Libé sur sa politique à la tête de l’UEFA. Il cause gros sous, mais surtout, et c’est tout à fait remarquable, il parle football, une très belle langue lorsqu’on en maîtrise la grammaire. Après, c’est juste une question de vocabulaire. Cette entrevue me conforte dans l’idée que Libé est devenu un excellent journal sportif. Et c’est écrit sans ironie.

Dans le Libé d’hier, dossier très clair sur le Darfour. Comment se fabrique un massacre. Rien de spontané ou de naturel, il n’y a pas de fatalité en ces choses, pas non plus de projets bien arrêtés, cela se fabrique au fil du temps, sur des lignes plus ou moins faibles, ça avance. Au Darfour il a suffit d’une année pour que 200 000 personnes périssent. Et la bienveillance (la non-malveillance) des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine. Comme au bon vieux temps.

Pour finir cette belle phrase de Monsieur Jouyet, le petit pendant de Monsieur Levitte, le Foccard de Monsieur Sarkozy, au sujet des félicitations officielles adressées au Tsar : il dit « ne pas voir de contradiction entre le fait de faire entendre partout la voix de la France en ce qui concerne la défense des droits de l’Homme et assurer le développement économique. » Salo !!