Nuits de paresse: 11/29/06

11.29.2006

Chronique sénégalaise

Deuxième jour, premier jour complet. Nous fîmes un tour en ville. Dakar par quartiers. Dakar est un port, un port qui tourne le dos à la mer, une ville côtière entièrement dédiée à la terre. Et pourtant, cette terre ne donne rien, elle est pauvre, au dessus comme en dessous, elle ne donne rien que des cahutes, avec des gens dedans, puis autour. Le Sénégal produit des sénégalais, c'est tout, rien de plus. Rien de moins.
Chaque quartier a son style, son âme presque, quelque chose d'un rythme, qui dépend de qui est là et comment, assis au milieu de morceaux de bois, deux chèvres à côté ou adossé à une voiture, ou allongé, ou ailleurs à parler, traverser en courant, contre une boutique, à être là plus simplement, dehors, ouvert au monde. Toute la vie dakaroise se déroule sous les yeux de tout le monde, elle se passe entièrement dans ces espaces à peine délimités par des manières de murs que l'on appellerait rues. On s'y faufile, au milieu des taxis, des carrioles, des piétons, des motos, de tout ce qui se déplace. Dakar se perd les jours sans vent dans un immense nuage gris. J'y ai perdu ma voix.
Du souk principal, je garde le souvenir d'une cohue, de beaucoup de bruits, d'altercations, de sollicitations, mais rien de plus. Rien d'extraordinaire dans ces boutiks, le tout venant, il ne vaut que pour l'ambiance ce souk, je peux dire voilà, je l'ai fait. Je n'en ramènerai rien, je le sais. A Dakar tu ne fais pas de tourisme, à Dakar, tu vis. C'est tout.