Nuits de paresse: 07/15/07

7.15.2007

Discours inappropriés

Parfois, je dois l’avouer, je dépense une énergie folle à me raconter des cracks, à bâtir des discours sur les choses qui paraissent au final si bien fichus que j’ai du mal ensuite à les remettre en question. Et sur un peu tout. Je finis par croire que ce que j’ai dit, éh bien, je le pense. Je construis des trucs et des machins. Ça ne coûte rien, c’est facile, et ce d’autant plus qu’avec un peu d’imagination ça paraît vrai, normal et cohérent. J’arrive à défendre tout ça, en faisant des phrases, et dissertant avec le ton de celui qui sait de quoi il cause. Et souvent, rien ne vient contredire ce bel agencement, car les mots ont cette caractéristique extraordinaire de construire la réalité. Mais une réalité parfois dérivée, qui doucement m’éloigne de ce qui je suis véritablement. Je rentre en abîme, sans m’en rendre tout à fait compte. Parfois, un petit détail me rappelle que je prends un chemin étrange, un peu dangereux, mais rien d’assez dur ne vient me révéler ce que je suis en train de faire. Omission après omission, de remplacement en remplacement, ce qui est n’est plus, ce qui n’est pas est, pièce par pièce la mécanique du réel s’en trouve entièrement changée. Alors, vient le moment, l’occasion plutôt, de tout balancer cul par dessus tête, d’abandonner cet agencement fictif par un geste, un simple geste, dont on ne parle pas, mais qu’il faut accomplir.

Mais une fois de plus, je ne peux m’empêcher d’en causer.