Nuits de paresse: 03/24/08

3.24.2008

The 4400

Quand un phénomène angoissant surgit, il existe deux manières de l’aborder. La première consiste à analyser ce phénomène comme la résultante d’un processus interne au sujet. Il s’agit alors de comprendre ce qui dans le sujet a permis l’émergence d’un tel phénomène. Il faut alors analyser ce sujet, dévoiler ses mécaniques internes et relier ces dernières au phénomène. Il devient possible de trouver des solutions adéquates et faire en sorte que de tels phénomènes ne se répètent pas. C’est très général tout ça, mais c’est volontaire. La deuxième manière de l’aborder est de considérer que ce phénomène est indépendant du sujet, qu’il est extérieur et que son apparition est fortuite. Dans ce cas, il suffit de bombarder l’Irak.

Tout le propos des 4400, série bien comme il faut et fort sympathique à ses débuts, est de mettre en garde l’humanité (puisque tout le monde est abonné à Hollywood) contre les dangers qui pèsent sur l’avenir du monde. L’apocalypse est à nos portes, elle est pimpante et rayonnante, elle attend juste un peu que toutes les conditions soient bien réunies pour débarquer. Alors que faire pour que ce qui doit arriver n’arrive pas. Les 4400 ont la solution, il faut que dans des milliers d’années, les hommes aient atteint un niveau technologique tel qu’ils puissent venir capturer quelques clampins du millénaire qu’on vient de quitter, les modifient et les renvoient au début de ce millénaire pour qu’ils puissent, sans que quiconque se bouge le cul, sauver l’humanité, la terre et le peuple Américain. Parce qu’eux, ils ont un vrai projet pour l’avenir, avec des vrais moyens, car certainement ils ont eu de vrais débats…

Ceci dit, cette manière de voir les choses a un nom : la providence. D’autant plus facile à gober outre-atlantique que « provide » est largement usité. Nous on a les sauveurs, les hommes providentiels, les leaders charismatiques, ça évite de se prendre la tête avec des choses compliquées à comprendre et d’agir de manière « intelligente ». Comme disait l’autre avant de jouer avec son flingue sur le bord du canal : « Ma politique n’est ni de gauche, ni de droite, elle est bonne ». Ou à peu près. Tous unis, E.T. va nous sauver et faisons la guerre en Afghanistan.

J’ai un peu dérapé sur la fin on dirait.