Nuits de paresse: 10/20/07

10.20.2007

Libé, 20 octobre

Où l’on apprend, que c’est le mascaret remontant la Seine qui aurait emporté Léopoldine « à l’heure où blanchit la campagne » Hugo, que Thomas Hugues et Laurence Ferrari se séparent, qu’une télé pour les humains de plus de 6 mois (et pas trop au-delà) va émettre en France, que pour E. Roudinesco Ben Laden est la figure absolue du pervers, que plusieurs Etats d’Amérique du sud s’organisent pour créer un FMI régional (un FMR ?), qu’en France la bise est un vrai casse-tête, que quatre cyclistes ont été tués à Paris depuis le début de l’année, qu’Yves Simon signale cette remarque que Chris Marker met dans la bouche de B. Laporte avant la rencontre contre les All Blacks : « Cette fois, avant le match, je leur ai lu la lettre de Kafka à son père » (ce qui est impossible et hilarant), qu’enfin H. Guaino est un grand Homme de la dimension de Goebbels, Beria voire Kissinger.

Cette dernière remarque semble déplacée, et pourtant… Il accorde une entrevue à Libération. Il est fort bon. Il dit que l’assassinat de Guy Môquet est « un drame ordinaire de cette époque », que de remplacer « Camarade » par « Compagnon » lors de l’hommage officiel rendu au jeune homme n’est pas si grave : « A force de se scandaliser de tout, on finit par ne plus savoir ce qui est important » (rien que pour cette phrase je propose sa canonisation, contre un poteau). Toujours parlant de la lettre d’adieu de G. Môquet : « Dans ce texte, il n’y a aucune trace de nationalisme, aucune propagande » donc il ne comprend pas pourquoi certains professeurs refusent de la lire pour de tels motifs… (et là, je suis admiratif). Parlant de Barrès il a cette remarque qui aurait causé une débâcle intestinale au Général : « (Il) a dit des choses qu’il n’aurait pas dû dire. » Toujours sur la lettre de GM cette phrase admirable qu’il faudrait lire avant chaque cours d’Histoire : « De quelle expertise a-t-on besoin pour ressentir la vérité et la profondeur humaine de ce texte ? » Bien évidemment, cette phrase hors contexte est d’une banalité affligeante, mais dans cette entrevue elle a une saveur si particulière que je ne peux que vous encourager à vous ruer sur Libération pour en lire les pages six et sept. Et cette grande phrase aussi « Il y a eu autant de résistants que de miliciens. » Mais ce n’est pas grand-chose, H. Guaino a des ressources qui semblent inépuisables quand il évoque « son » discours de Dakar. Il se livre à un enchaînement logique sublime, magnifique, grandiose dans l’ordure qui met en lumière sa philosophie spontanée et que l’on peut résumer simplement : la colonisation a amené les Lumières à l’Afrique. Je… (soupir)