Nuits de paresse: 10/26/07

10.26.2007

Libé, 26 octobre

J’ai renoncé à lire tout article concernant le « Grenelle » de l’Environnement. D’abord parce que le terme Grenelle est utilisé sans discernement avec comme but évident de l’affaiblir. Utilisez un mot souvent, dans des contextes très divers et vous le verrez perdre tout son sens. Ensuite ce machin ne sert qu’à préparer les municipales. Cela n’empêche pas de rester vigilant.

Milner propose une analyse de la série des Harry Potter. C’est en quelque sorte la suite du Juif de savoir : analyse des fonctions historique et sociale de l’Université. Cette fois-ci il s’applique à démontrer la résistance du système universitaire anglais à l’idéologie libérale de Thatcher/Blair, la fonction de l’éducation dans la lutte contre le dénigrement de l’intelligence constamment mise en avant par les tenants de la création de valeur marchande comme fonction fondamentale de l’Homme en société. C’est sain, intelligent (c’est Milner, donc…) et utile au quotidien.

Petit article pour les amateurs d’ouverture politique, à droite. L’exemple allemand devrait les calmer. En participant au gouvernement Merkel, le SPD perd des soutiens par les deux ailes. Le tournant libéral de Schöder avait déjà clairsemé les rangs de son parti, mais la décrue se transforme en débâcle. 230 000 adhérents perdus en 10 ans. C’est l’équivalent (au doigt mouillé, son fichier Rosam étant peu fiable) du PS français.

Piratage. Entretien avec Denis Olivennes, chargé d’une mission quelconque par Sarko. L’homme n’est pas un foudre de guerre, il n’est pas con, donc son rapport est inintéressant. Le problème du piratage des « œuvres » sur l’Internet ne touche que les majors et les artistes les plus distribués. C’est une question de volume. C’est le plus-de-profit de ces entreprises culturelles qui est atteint. De nouveaux modèles de distribution se mettent en place, modèles plus souples, qui génèrent moins de profits mais qui permettent une distribution à la mesure de l’Internet. Les producteurs de logiciels connaissent bien ce problème, mais ils ne sont jamais interrogés sur le piratage, car il fait partie de la vie même du logiciel, c’est grâce aux pirates qu’un logiciel comme Word est devenu le traitement de texte par excellence. Contrairement à ce que veulent nous faire croire les pourfendeurs des « téléchargements illégaux », le statut de l’œuvre n’est pas impliqué, une merde restera une merde, ce sont les profits que ces merdes génèrent qui sont attaqués. Une œuvre de dépollution. Ils auraient pu en causer au « Grenelle ».