Nuits de paresse: 11/10/06

11.10.2006

Ana (étude)

… d’une rencontre fortuite, inattendue, un instant fragmenté, qui n’avait plus aucun lien avec ce qui se passait. Je marche tout le temps, sans arrêt, j’aime ça, je réfléchis, j’imagine les endroits que je traverse, les visages que je vois, ce qui je suis, tout ce que je pourrais être, tous ceux que je pourrais rencontrer, tout ce qui pourrait m’arriver, tout. Je faisais tout ça sans savoir que je construisais patiemment ce moment où tout s’échappe, où tout se brise, où tout disparaît, où tout s’évapore autour de soi. Une fine lame d’instant qui tranche le temps qui passe. L’incontinuité, la disharmonie, le trou. A glance in the glimpse. Et tout s’est éclairci, tout est devenu réel, vrai, sincère, délicat, tout est devenu beau, tout m’arrivait à la fois, tout ce qui se cachait, un surgissement. Une lalarmelarmerlarmeme au fond des yeux. Dans cet évanouissement, j’ai retrouvé la sensation de mes mains qui se ferment, des ongles qui irritent la paume, les poils qui frissonnent dans le vent, la chaleur de ma peau qui se touche, l’énergie qui se tient dans le petit espace vibrionnant au sein de ma chair. Mes veines sourdaient dans mon oreille la pulsation disparue de mon cœur, marquaient cet instant perdu par une vibration que j’appelais Anaanaanananannanannananannana. Un souffle de mon métabolisme, là. Doucement. Et j’ai entendu, j’ai entendu, j’ai entendu, j’ai entendu mon nom sortir de mon oreille en échos froissés…