Nuits de paresse: 03/08/08

3.08.2008

L’antépénultième degré, 08 mars 2008

L’art de perdre son temps est un art qui se perd. C’est dans l’esprit du temps. Et c’est fort dommage. Les seuls qui défendent encore cette manière d’être arguent que perdre son temps, c’est souvent le gagner, car l’efficacité n’a rien à voir avec l’usage rationnel du temps. Ce qui est peut-être pire que de condamner tout simplement celui qui perd son temps parce qu’il le perd. On serait encore autorisés à perdre raisonnablement son temps pour des raisons rationnelles. Nous sommes tombés bien bas.

Perdre son temps, c’est perdre son temps. Et la seule raison de cette perte de temps c’est de le perdre. On n’a rien à y gagner, cela ne permet rien, n’ouvre aucune perspective. On perd son temps. Car le temps, nous en avons tous de reste. Nous en sommes largement pourvus. Pourtant nous nous battons pour ne pas en avoir, pour que le temps à perdre soit perdu pour nous. Nous mettons tout en place pour ne pas avoir à supporter ce temps à perdre qui pour moi importe le plus. Ce n’est pas un temps pris sur du temps passé à faire quelque chose, c’est le temps originel que nous sauvons de quelque chose à faire pour son usage fondamental. Tous nous nous battons pour créer du temps utile à partir d’un temps qui n’est autre que nous-même sous notre forme la plus simple. Notre temps.

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic…

Perdre son temps est devenu la chose la plus difficile qui soit. Et la chose la plus condamnable. Alors ne perdons pas un instant, perdons-les tous !