Nuits de paresse: 04/25/07

4.25.2007

Friday Night Light ou Le Pen marque un Touchdown

L’idée est simple. Il y a une petite ville du Texas, Dillon. Une équipe de Football, les Panthers, un tournoi et des gens autour. C’est filmé à la manière des séries qui marchent bien en ce moment, caméra à l’épaule et tout et tout. Et honnêtement, au début, ça va. Le récit se met en place, c’est vraiment bien fichu, les personnages sont très écrits, les situations plutôt classiques mais on ne s’ennuie pas. Alors, on rentre bien dedans. Et peu à peu, y’a des trucs qui remontent. Tout le blabla cul béni habituel, on est Texas, y’a que des bouseux, ça pue le Christ partout et les bonnes intentions, les femmes sont pomponnées et organisent des soirées de voisinage, ou pour l’Eglise ou encore pour l’équipe de Foot. Bon, c’est naze mais ça va. Le coach, joué avé l’assent du coin, est pris dans la tourmente, sa popularité dépend des matches perdus ou gagnés, mais il fait son boulot quoi. Et il déchire bien. D’ailleurs l’acteur est bon, ce qui ne gâche rien.

Oui mais ce qui remonte c’est quoi ? Ben disons qu’au départ, le Quaterback (le Zidane local) se fait déchirer en un tampon et se retrouve en chaise roulante. Il a une copine, une cheerleader (les mecs font du Foot et les gonzesses du pompom), qui le trompe avec un autre joueur. On ne fait pas ça dans une petite ville. La pov’ cocotte se retrouve en quarantaine, elle traverse un purgatoire assez ignoble, mais elle s’en sort. Y’a pas de quoi fouetter trois pattes à un canard ! Et bien oui, et pire encore. Voilà comment ils ont procédé ces salopiots : faute, purgatoir, retour en grâce. Et ça, tout le temps. Parce que le Christ est là, il a créé le péché pour permettre le repentir.

J’en ai bouffé 11 des épisodes. C’est pas rien. Je sais m’obstiner parfois. Mais le moment où la pompom girl revient en grâce, j’ai eu les larmes aux yeux et une pensée pour ces petits américains qui bouffent cette merde et qui reproduiront, peut-être, plus tard ces belles idées quand ils rencontreront des problèmes, ou tenteront de réconforter quelqu’un. Au moins c’est clair, pas nuancé pour deux sous, t’as les chakras bien ouverts devant ces séries et te voilà défoncé par toutes ces conneries. Le rire ouvre l’esprit, Le Pen s’en servait pour faire passer ses saletés, là c’est l’émotion qui t’ouvre en deux pour te barbouiller entièrement. C’est presque, par excellence, la série fascisante à voir, un carnet en main.