Nuits de paresse: 10/16/07

10.16.2007

Libé, 16 octobre

Liberté de la presse. Sondage. Titre : « Les Français veulent des médias indépendants. » Sondage LH2. Les électeurs de droite sont moins sensibles à ce problème. Danger immédiat, le rachat des Echos. LVMH/Arnault propriétaire de la Tribune. Ce dernier est devenu l’ombre de lui-même sous Arnaud. Journal de référence à l’époque. Détruit par les ingérences du propriétaire, outil de propagande, campagnes de déstabilisation des concurrents. Face à lui De Lacharrière, grand financier, propriétaire de l’agence de notation Fitch. Entre le sida et l’hépatite C le choix est délicat. Pearson, ce groupe anglais qui possède déjà le Financial Times, vendra. La Tribune devrait tomber dans l’escarcelle de Bolloré, déjà partenaire du Monde. Tous grands démocrates, proches du pouvoir de droite ou de gauche. Ils sont aussi le pouvoir. Des médias indépendants ? Cela doit passer par la loi. Démocratie oblige.

Les cent familles. Les maîtres des forges. Le retour des vieux démons. On apprend que l’UIMM (les patrons de l’acier pour faire court) finance un peu tout ce qui le chante. Sans devoir aucun compte à personne. Tradition oblige. Les comptes sont détruits d’une année sur l’autre. Caisse noire. Le Medef lui doit beaucoup. D’autres syndicats également semble-t-il. Des syndicats indépendants ? etc.

Pouvoir d’achat. Commission Attali. Entretien avec Jean Peyrelevade. En seconde, en Economie et social, on m’apprenait ce que disent ces gens-là. Nuance, on m’apprenait exactement ce que disent ces gens-là. Parler d’économie au peuple comme on parle à un enfant, faire simple pour calmer, compliqué pour impressionner.

20h45, Paris, Campanile Porte de Clichy, AG PS section du 17ème

Ce soir-là, débat. But : présenter les militants qui briguent la tête de liste aux élections municipales dans le 17ème. Qui affrontera Panafieu ? Deux candidats. Annick « notre députée » Lepetit, un des piliers du 18ème, porte-parole de Delanoë. Christophe Lanoë, Secrétaire de Section, administrateur bien implanté. La désignation par les adhérents de la tête de liste doit se faire ce jeudi. La liste sera définie plus tard, en décembre. Le débat est minuté, chaque candidat parlera, sera défendu par des militants de la section, l’espoir d’un débat de haut niveau est martelé à la « tribune ». Nous sommes au PS.

Le Secrétaire de section parle en premier, la députée prend la suite, une trentaine de militants défendront leur candidat jusqu’à 23h, puis les deux candidats prendront une dernière fois la parole. On pourrait croire que tout se passera normalement, tout était réglé. Par un heureux concours de circonstances, y’a un climat dans cette section. Longtemps ignorée, elle devient le centre d’intenses tractations, comme sa grande sœur du 18ème. Alors on s’y affronte. Sauvagement parfois. Le Secrétaire de section tente de justifier sa candidature par son travail local et les réussites de la section. La députée fait un discours politique, contre la droite et Panafieu, et pour Delanoë. On sait tout de suite qu’il n’y a rien à gagner ici, tout est déjà joué. Pourquoi ne pas reconnaître qu’il n’y a pas besoin de débat ?

La politique, c’est le fait d’hommes et de femmes. Des engagements, du temps, de l’énergie, pour faire passer une idée, imposer sa personne, avoir du pouvoir ; les raisons sont nombreuses. Souvent tout se mélange. Annick Lepetit sera désignée par des adhérents, qui pour la plupart ne se sont jamais engagés sur le terrain. Il y avait ce soir-là 150 personnes sur 950 adhérents. Qui ira voter ? Pourtant tout commence là. Au plus proche. Ensuite les citoyens désigneront un représentant officiel. C’est cette démocratie partisane qui créée ces « monstres froids » qui nous gouvernent. Ça part de quelque part, après la responsabilité de chacun dans ce choix se dilue dans le nombre. Les petits Etats sont plus politiques que les grands.

Sinon, ce débat s’est transformé en boucherie. Le perdant n’en est pas sorti grandi.