Nuits de paresse: 09/26/08

9.26.2008

Talon de fer et rideau de fer

Et ce qui m’étonne et m’étonnera toujours, c’est que ça marche. Prenez un air martial, un ton définitif, puis dites que la catastrophe est proche mais qu’on va tout faire pour remonter la pente, ensemble, que le plus dur est devant nous, etc. Le petit rat qui s’occupe du chômage là-dessus nous dit que ça va exploser mais que c’est pas leur faute, l’hystéro qui gère la thune que c’est la récession et que le budget va être bordellique, la taulière des tauliers que c’est un onze septembre bancaire, etc. C’est si évident, si simple dans son exécution, tellement gros, que ça passe. Un grand communicant qui revient à la mode le disait : la foule est plus à même de croire un gros mensonge qu’un petit mensonge. Susciter la panique pour obtenir l’obéissance ; un vieux truc. Alors ? Pour masquer ses saloperies, la petite oligarchie qui soutient le Louis-Napoléon de Neuilly met en scène une crise pour gagner plus en faisant travailler plus les autres, pour pouvoir gratter encore plus de pognon à l’Etat. Comme il l’a dit à Toulon, l‘Etat interviendra pour protéger l’épargne des petites gens, non pas en renforçant les pouvoirs de la Caisse des Dépôts, par exemple, dont c’est la mission initiale, mais en… ça il l’a pas dit, mais je suis prêt à parier qu’il fera comme d’habitude, en refourguant de la fraîche à ceux dont les bilans comptables seront les mieux trafiqués. Toutefois, et contrairement à ce qui est ressassé ad nauseam, il existe des règles comptables internationales très strictes, une réglementation bancaire internationale qui s’impose à tous les pays, même si les organes chargés de ces contrôles ne sont pas toujours à la hauteur, bref le capitalisme est régulé et qu’il suffit que les Etats imposent ces règlementations souvent draconiennes. Mais il est tellement plus facile de dire que rien ne va, que rien n’a été fait, que le passé n’existe pas, et que tout doit se faire maintenant. Du passé faisons table rase disions-nous, c’est le nouveau mot d’ordre du capitalisme triomphant. Le mot d’ordre de toutes les dictatures. Quelque chose d’important est en train de se mettre en place sous nos yeux, un mur entre nous et notre passé se construit. Un nouveau rideau de fer.