Nuits de paresse: 09/23/08

9.23.2008

La fatalité

J’ai entendu, aujourd’hui, une fois de plus, sortant de la bouche d’un dirigeant d’une puissance moyenne de la périphérie de l’Europe, cette idée qu’il fallait moraliser le capitalisme financier. Ça ne mange pas de pain, c’est devenu un classique de ces périodes de soubresaut. Et nous savons à présent que ce ne sont que des paroles en l’air. Disons des paroles de réconfort. Que rien ne sera fait. C’est une illusion. Il n’est pas possible de moraliser le capitalisme, quelque soit le qualificatif qui lui est joint. Le capitalisme est un système de valeurs, une manière d’appréhender l’homme dans sa globalité, une vision du monde plus qu’un simple système économique. C’est à force de mauvais emploi du terme que la confusion a été rendue possible. Le capitalisme est une idéologie.

« Moraliser le capitalisme financier » c’est simplement trouver les justifications adéquates aux souffrances qu’engendre pour de larges franges de l’Humanité la crisouille actuelle. Le capitalisme détruit le travail pour générer des profits. Il a besoin pour se développer de terreaux fertiles, de grands espaces. La crise des subprimes est une conséquence de l’exploitation des travailleurs pauvres américains. Vaste espace. Et l’on voit bien que sans grands espaces à exploiter le capitalisme engendre ce bon vieux réflexe si humain : la guerre. La terreur est consubstantielle au capitalisme, elle permet de tenir l’humanité enchaînée, dans sa forme la mieux organisée ce système de terreur s’appelle le nazisme. Le ventre d’où est sortie la bête immonde est toujours fécond. Notre peur est maïeutique. Il nous faut lui résister.