Nuits de paresse: Une partie socialiste

5.16.2007

Une partie socialiste

Revenons à nos fondamentaux. Trois grands courants au PS. Le plus important, le courant légitimiste, a porté Melle Royal, faute de combattant. Le second, le courant dit « Social-démocrate », est représenté par M. Strauss-Kahn. Le troisième, que j’ose à peine appeler courant, est celui des sociaux républicains, dont émerge M. Fabius. En poids, on peut évaluer ça à 60-25-15, si l’on se réfère aux primaires organisées pour désigner la candidate aux présidentielles. Il est utile d’avoir ça en tête quand on écoute ou lit les déclarations des uns et des autres. Melle Royal n’a pas trop à se torturer, elle doit simplement garder le cap, ne pas trop perdre, et pour elle, le tour sera joué. L’aile droite pense pouvoir utiliser la limaille bayrousienne pour se donner un peu plus de poids. Quant à l’aile gauche, à part regarder et compter les points.

Deux grandes perspectives à mon sens. Soit le PS constitue des ponts vers les partis proches, soit il pratique l’encadrement de ces partis. La première méthode est la plus simple, il suffit de simples accords politiques avec la gauche non gouvernementale et avec la droite écologique, libérale et bayrousienne. Ça ne mange pas de pain, ça oblige les alliés et ça laisse certains discours se développer librement. A première vue, cela semble en bonne voix, même si ça rechigne un peu côté LCR. Ça ressemble à du jospinisme old school, et ça évite les dégats. Par contre, cela peut empêcher les minoritaires du PS de prendre le Bureau National d’assaut. Le deuxième méthode est plus complexe, mais elle peut intéresser ceux qui veulent un peu ouvrir les fenêtres du PS, histoire de faire des courants d’air.

Les échanges de cadres, ça marche bien quand on a gagné les élections, ça permet de détendre ceux qui n’ont pas de poste, ça permet de bien faire circuler la parole du parti majoritaire et puis c’est un moyen de contrôle particulièrement efficace. Melle Royal, comme Perrette, avait déjà bien planifié ces petits arrangements. En temps de défaite, ça ressemble comme deux gouttes d’eau à des défections (oubliez Mrs B.K. et E.B.), mais cela permet à peu de frais de rameuter des troupes, de créer des liens entres les différents partis et les différents courants, et à terme de finlandiser les partis trop fragiles et les courants trop faibles. Il faut en passer par un semblant de délitement des partis ou courants les plus forts, jusqu’à ce que le rappel retentisse. Ce moment-là peut être celui qu’attendent les sociaux libéraux du PS, car il suffit d’une fois paraître le plus fort pour que viennent à soi les vieux canotiers du marigot, les braves légitimistes.

A droite, on va vers le chef, à gauche, on suit le mouvement, de l’Histoire évidemment.

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