Nuits de paresse: Carnivàle ou Sarko chez les ploucs

4.24.2007

Carnivàle ou Sarko chez les ploucs

Le Bras et Lévy, dans Libé d’aujourd’hui, se livrent à une lecture des cartes électorales pleine d’espoir. Tout n’est pas perdu, la transition FN s’achève, Bayrou et Ségo sont complémentaires, et Sarko a déjà fait le plein de voix. Dans Carnivàle, « Le Carnaval de l’Etrange » en français, série qui paie un lourd tribut à l’esthétique Lynchéenne, une jeune femme lit les cartes à des américains écrasés par la crise (nous sommes entre les deux guerres), dans sa roulotte. Elle et sa mère, paralysée et détentrice du vrai pouvoir divinatoire, bourlinguent en Amérique profonde avec un cirque peuplé de gens vraiment étranges. Y’a du Browning là-dessous, un peu. Un des ouvriers de ce cirque se découvre une mission, sauver le monde de l’Apocalypse personnifiée par un cureton méthodiste qui se sent l’âme satanique.

Voilà un joli couple. Un pauvre gars qui guérit les gens en les touchant et un curé tout fou qui se prend pour un archange diabolique. Ce dernier se sert de la radio (y’avait pas la télé à l’époque) pour interpeler les âmes perdues et leur montrer le chemin de la délivrance. Il célèbre l’Amérique qui se lève tôt et qui bosse dur, et conspue ceux qui profitent du malheur des braves gens pour faire leur beurre. Il doit être arrêté dans sa mission par ce guérisseur, ce pauvre gars qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive et ce qu’il doit faire. Un genre de pré-macchabé, véritable manager de la troupe, le guide dans la bonne voie. C’est un reste d’homme ce mec, il ne lui reste qu’un bras, le droit, il parle par énigmes mais il sait que la rencontre entre son protégé et le diable est inévitable.

Tout ça me rappelle quelque chose… J’ai trouvé beaucoup d’accents sarkozystes dans ce méthodiste complètement flippé, notamment ses homélies, car il s’adresse aux âmes perdues pour les ramener dans le droit chemin, enfin son droit chemin. J’ai pas vu la série en entier, mais je me doute bien du final, de la grande rencontre. Et là, y’aura pas de débat, ça va saigner. Si vous aimez Lynch, ça vaut le coup d’œil, et si vous voulez savoir ce qu’il risque de se passer le 6 mai, achetez Libé.

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