Nuits de paresse: Parmi les trouées

7.11.2009

Parmi les trouées

Du fait d’un rythme de travail excessivement excessif, je ne suis les étapes du Tour qu’à proximité de leurs arrivées. Je n’ai pas la chance d’en voir le ventre mou, ces moments qui préparent le délicieux final qui voit souvent le peloton fondre sur les rares échappés et se déchirer sur un dernier coup de rein, moment autrement appelé le sprint final. J’ai assisté avec un je ne sais quoi de nostalgie à l’échec de Millar sur les avenues de Barcelone, un coureur dopé jusqu’à l’os mais qui représente cette petite noblesse du Tour qui a fait Sa gloire. Millar avalé, il me fallait attendre le lendemain. Au cas où. Je n’ai pas été déçu. Un p’tit jeune qui tente sa chance, de loin, puis qui fausse compagnie à ses camarades d’échappée en toute désinvolture. Et qui gagne. Et qui endosse le maillot à pois. Une première victoire en pro. Il en gagnera peut-être d’autres, s’il a la chance de se fournir chez les gros.

Justement, je me disais en voyant l’étape d’hier, que ce Tour était devenu une compétition qui ne pouvait plus se gagner qu’en équipe. Un homme seul n’en sera plus capable, quelle que soit sa force. Spencer doit s’en retourner dans sa tombe. Avant Hinault, c’était le temps des aristocrates, des meilleurs, le temps des efforts solitaires et du dépassement de soi, on parlait de bras de fer, de lutte à couteaux tirés, d’affrontements… Depuis le fade Delgado et ses continuateurs (Indurain, Armstrong), des gens sans aucune classe, aucun talent particulier, des rouleurs de côte comme le métier en chie dix par jour, qui ne gagnent rien d’autre que le Tour, se sont les équipiers qui font tout le travail pour leur « leader » (c’est un anagramme ça). L’étape d’hier, disais-je, m’a redonné le sourire. Bien qu’elle surpasse ses poursuivantes, l’équipe Astana a deux leaders. Le second, je passe dessus. Le premier est plus intéressant. Déjà vainqueur des trois grands Tours, d’une classique, d’un championnat et de quelques tours secondaires, il s’est affirmé par ses changements d'équipe intempestifs comme un véritable mercenaire, sans aucune foi, qui ne compte que sur lui-même pour surpasser les autres. Un homme sans aucune intégrité, mais qui a du style. Bref, un champion qui ouvre peut-être un nouveau chapitre du tour. Le blaireau et le panda doivent jubiler, quel animal serait ce Contador ? La hyène serait pas mal, pourtant… Peut-être avez-vous une idée ?

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