Nuits de paresse: Chroniques de La Défense

2.17.2009

Chroniques de La Défense

Refaire les chemins de La Défense a, inévitablement, fait resurgir certains souvenirs de mes trajets passés. Alors je me souviens moi aussi. Je me souviens du petit jardin qui dominait l’Arche, celui que je traversais tous les jours et qui était occupé, les nuits d’été, par des petits groupes d’itinérants. C’était un lieu de rendez-vous, un lieu d’échange, un lieu de sociabilité. A sa place on peut trouver à présent un multiplex, dont j’ai vu la lente construction. D’abord, se furent les échafaudages, les amoncèlements de plaques, de sacs, d’outils. Puis vinrent les machines. Le jardin fut comblé. Puis des trous creusés, afin de faire communiquer les étages inférieurs avec cette plate-forme. Rapidement, il ne me fut plus permis de traverser cet espace, un labyrinthe apparut. Il fallait faire un coude, traverser le bâtiment connexe, passer quelques portes qui ne fermaient jamais. Rapidement, les fondations de ce qui est à présent achevé se remarquèrent, sur lesquelles poussèrent bien vite des murs, puis un plafond. Le labyrinthe disparut avec l’ouverture de la large allée qui à présent borde ce lieu.

Voilà un souvenir de La Défense, il y avait à la place de cet ensemble de verre, d’acier et de béton un petit jardin que je traversais tranquillement les nuits d’été. C’était il y a cinq ans à peine. Je m’en suis souvenu la semaine dernière. J’avais oublié. J’avais oublié que j’avais oublié.

1 commentaire:

P. P. Lemoqeur a dit…

Quel drôle de nom : "La Défense". Peut-on imaginer toponyme plus dissuasif, inaccueillant, quelle que soit son origine ? C'est d'autant plus étonnant que ce lieu est situé à l'opposé des lignes d'invasions séculaires... Le danger jusqu'à la fin de la dernière guerre mondiale, venait toujours de l'est... pas de ligne Maginot en Normandie... et quand nous fûmes envahis par l'ouest ce fut pour mieux nous libérer... Bref, le quartier de la Défense est censé défendre quoi ? Peut-être se défend-il lui-même, car on sait bien depuis la crise que ces multinationales qui y firent leur nids sont bien mal en point.
Mais il reste qu'à un jet de souvenirs, autour, à ses pieds, qu'elle ignore, se trouve le vieux Puteaux, le Puteaux de Céline, d'Arletty... celui de Bellini aussi qui y mourrut... Sous le béton et le verre teinté (même pas tranparent,le verre...) il y a les souvenirs de ceux qui veulent continuer d'en avoir... Personnels comme les votres, "cultureux" comme les miens...