J’ai pris une assurance habitation qui a bien fonctionné. J’ai eu un dégât des eaux et un mois et demi après, après plus de deux ans et demi de versements réguliers, je peux dire que cette assurance a été un bon placement. Dégât entièrement couvert, des aides diverses et un retour assez rapide à une situation normale. J’étais assuré contre un risque, par un contrat clair, auprès d’une entreprise spécialisée. Maintenant, imaginons que nous ayons tous pété les plombs, que nous sommes derrière le miroir. Alors on ferait comme si…
Au lieu de m’assurer moi, j’assure mon voisin. Je vais voir un assureur et je lui demande d’assurer mon voisin, un voisin que je connais à peine. Mieux, je vais voir quelqu’un pour assurer mon voisin. Même pas un assureur, juste quelqu’un. Et je propose de faire un contrat sur un risque, par exemple que mon voisin va perdre son portefeuille. En fait que mon voisin ne pourra plus payer ses charges et finira inscrit à la Banque de France. On va même pas faire de contrat, on va faire ça sur un bout de papier, entre nous. A la confiance, hein ! Et ce bout de papier je déclare qu’il représente la dette de ce voisin, et cette dette je la mets en location sur cinq ans. Si au bout de cinq ans, mon voisin n’est pas inscrit à la Banque de France, je paie le montant de sa dette, rubis sur l’ongle. Et ce bout de papier je le loue pour le montant de sa dette à 5% par mois par exemple avec en prime cet engagement que si dans les cinq ans, mon voisin il fait banqueroute, je verse le montant de sa dette, pareil, rubis sur l’ongle.
Bienvenus dans le monde des CDS, des « credit default swap ». Une invention fabuleuse qui commence à peine à être réglementée et qui pesait l’année dernière environ 65.000 milliards de dollars. Mais certaines estimations vont jusqu’à 650.000 milliards de dollars. Personne ne sait vraiment. Et ce qui rend cette machine formidable, c’est que ces obligations, comme on dit, peuvent être revendues, et revendues encore jusqu’à ne plus savoir qui s’était engagé au départ. Mieux encore ! Les dettes engagées n’ont pas à être bloquées, elles n’apparaissent nulle part. Axa par exemple est dans ce marché à hauteur de 450 millions d’euros, sur AIG et Lehman Brothers… Enfin, d’après les dires d’Axa. Les docteurs Folamour de la Phynance sont d’une imagination débordante et d’une irresponsabilité sans bornes. Et cerisier sur la fosse septique, impossible de savoir exactement quel placement classique s’appuie sur ces obligations. Il y a du monde à la barre disent-ils, espérons que ce sera à la barre d’un tribunal.
Je me permets de vous renvoyer vers deux articles :
http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8634
http://www.lemonde.fr/economie/article/2008/09/30/le-piege-des-credit-default-swaps_1100669_3234.html
Ça laisse rêveur.
10.03.2008
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3 commentaires:
Rien compris même comme ça. économistophobe ?
En fait c'est comme les enfants... " On joue ? alors on dirait que j'aurais une créance de quelqu'un et puis je te la vendrais même qu'il faudrait que tu fasses semblant de croire qu'elle est crédible ma créance !". C'est extraordinaire, c'est le même mot ! une créance, c'est une croyance ! et ceux qui croient sont crédules... Jusqu'à ce que ... Aujourd'hui tout le monde s'accorde à dire que c'est incroyable !" Ok, t'aurais pas un peu triché ? " (aucune homophonie avec un directeur de banque centrale, bien sûr, qui d'ailleurs n'arrêtait pas de nous la jouer Cassandre...
Alors on arrêterait de jouer ?
Ben oui... faut bien...
Alors on dirait qu'on rendrait les billes des ceusses qui zont perdu alors ?
ah .. non ... ?
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