Nuits de paresse: Fissure

9.29.2006

Fissure

Depuis quelques temps, j’ai pris l’habitude de déambuler dans la rue, un iPod aux oreilles. J’ai un goût prononcé pour les musiques électroniques et bien rythmées. Ca m’aide à passer le temps lors de mes pérégrinations administratives (voir Blog du 25 septembre 2005). Certains de ces morceaux présentent des ruptures de rythme, des variations violentes, des pics sonores. Quand ces moments arrivent, la douce rêverie qui naît de ma foulée s’interrompt, mes pupilles se dilatent, la perception du monde se trouble, l’espace d’un instant. De cette petite fissure temporelle sortent toutes sortes de choses. Des petits flashs, des idées disparates, des images, mais rien qui n’avait de lien avec ce qui s’enchaînait auparavant. Et puis, je me suis dit qu’après tout, ça peut fonctionner sur une échelle plus importante.

Une société qui tourne, qui ronronne mais qui se voit affligée de petites fissures, où des événements soudain surgissent ou des petits groupes qui se décalent légèrement, qui ne font pas comme tout le monde, culturellement, socialement ou politiquement, doit générer des idées de ce type, des flashs, images ou idées disparates. C’est un peu ce qui s’est passé lors de tous les grands chocs historiques, on peut observer un peu avant des petites fissures qui ont généré de la nouveauté, qui ont détonné dans le décor. Pas besoin de grands mouvements pour que ça naisse, juste une fissure, un petit bruit, un souffle. Les grandes déflagrations ne font s’effondrer que les édifices déjà détruits.

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