Le Jospinisme.
La « gauche plurielle » a marqué la vie politique française de ces dix dernières années. Après la disparition de Mitterrand, une nouvelle façon de considérer la place du parti socialiste, à gauche, est apparue. Il y avait déjà eu quelques tentatives de recomposition, mais elles avaient été bloquées par le Commandeur. Le gouvernement Jospin a su trouver un équilibre entre les grands courants de la gauche française en acceptant de reconnaître le poids de structures politiques jusqu’alors considérées comme secondaires. Cette organisation constitutive des démocraties pluralistes était, ne l’oublions pas, une relative nouveauté sous nos latitudes. Il fallait remonter à la Quatrième pour trouver quelque chose d’approchant, mais à cette époque, tout tournait autour d’un parti aujourd’hui moribond, le parti Radical, survivance de la Troisième.
Ce Jospinisme reste encore vivace mais au niveau local dans les grandes villes tenues par la gauche : Paris et Lyon. A Paris, le « gouvernement » Delanoë est l’exacte réplique du gouvernement Jospin, les mêmes équilibres y sont en jeu. Il ne faut pas oublier que Jospin et Delanoë étaient membres du club du 18ème avec, entre autres, Vaillant. Les forces qui déchirent actuellement le parti socialiste vont à terme le recomposer durablement. Entre sociaux libéraux, radicaux socialistes, gauche nationale, gauche populiste... tous les courants ont la possibilité de s’imposer dans le paysage politique français.
Le gros du parti socialiste ne devrait plus être cette étrange coalition de courants hétéroclites, mais le noyau de tous les futurs gouvernements de gauche aussi bien au niveau local, qu’au niveau national. Les débats sur l’Europe, les services publics, la politique économique, les réformes des grandes institutions sociales ont petit à petit dessoudé ce Golem rouillé ; les forces qui vont s’en échapper auront ensemble le poids nécessaire pour que la gauche revienne durablement aux affaires. Mais les coups bas, les attaques mesquines, les grandes envolées ridicules des petits caporaux du parti risquent de retarder ce retour en grâce. Il ne faudrait pas que ces braves gens se retrouvent ensemble le cul dans la bassine laissant les français choisir entre deux vermines comme ils le firent il n’y a pas si longtemps. Le Jospinisme n’est pas une doxa mais une praxis, qu’on se le dise.
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