Hier j'arrivais à Dakar. Par la mer, par le Cap Vert, par avion. J'ai vu d'abord la brume qui entoure l'Afrique, au loin, puis j'ai pu deviner la côte, et cette eau tout à la fois huileuse et marron, des courants de pureté et de salissures, des eaux mêlées, une idée me dis-je de ce que je verrai plus loin? Puis l'arrivée en l'aéroport de Dakar, cette foule de héleurs qui m'accoste, et le sourire de Jo qui m'accueille et qui en deux gestes repousse tout le monde. Aucune crainte me disais-je, mais si j'avais été seul... Puis se furent les premiers tours de roue sur le bitume dakarois. Rien ne ressemble à tout sauf à une route qu'une route à Dakar. Personne ne suit ces tranches noirâtres striées de lignes ocres, d'une voie en sort six et nul ne s'en plaint. Et des gens partout, sur les bords, au milieu, et dans des lieux que je connaissais pas et qui pourtant existent dans les rues, des espaces de nulle part. La traversée jusqu'à son quartier, un espace où une forme de grammaire m'est connue, un peu d'Europe. Un zest.
Après un petit repos, juste compensation de 8 heures d'avion, un repas européen en diable avant une première nuit délicieuse marquée vers 5h par l'appel à la prière, un immense canon de muezzins qui traverse toute la ville. Pas un moustique, pas une araignée, des oiseaux tout au plus et le sentiment d'être dans quelque chose d'inimaginable. Je ne savais pas qu'à côté de nous existait un continent l'Afrique.
11.28.2006
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