Dans ma Ford intérieure, je me dis que tout de même c’est un peu excessif comme titre. Et ce d’autant plus qu’en y réfléchissant bien, je ne sais pas trop de quoi je vais causer. Je vais partir de quelques exemples.
En écrivant le terme « forclusion » m’est revenue une anecdote de bureau, comme on dit. Suivre le fil qui a mené à la décision qui était imposée à tous est délicat, un faisceau complexe de raisons personnelles, de relations entre des salariés et quelques cadres importants et un constat économique un peu bancal, mais il n’en restait pas moins qu’il a fallu un jour s’entendre dire que le travail se limitait au contrat de travail, et que seul celui-ci prévalait. Première conséquence, il fallait arriver à l’heure. Lorsque l’on connaît le travail effectué, il est une évidence que l’heure d’arrivée n’a rien à voir avec la qualité du travail fourni. Ce qui pourtant était avancé en premier lieu. Ensuite, je savais que le but visé était le contrôle de quelques-uns, la possibilité offerte de lancer des procédures de licenciement. A partir du moment où tous les cadres travaillaient ensemble à imposer cette décision, tout devenait possible pour la Direction. Deuxième conséquence, je démissionnais. Ce n’était pas une décision directe et obligatoire, mais le climat devenait insupportable.
Autre exemple, plus personnel donc je vais être évasif. Depuis un déboire amoureux assez lourd, j’ai du mal à m’acclimater à certaines relations, je n’arrive plus à imaginer sereinement ce qui pourrait advenir et fais preuve d’une certaine incontinence amoureuse. Je deviens incapable de penser le possible et dans l’urgence je détruis ce sentiment. Je ne parviens plus à laisser filer et garder la certitude de ce qui peut arriver. Immanquablement, je limite la relation par la constitution d’un genre de contrat.
Autre exemple que je tire d’un courriel qui m’a été adressé récemment en réaction à un de mes blogs, et qui venait confirmer ce que m’avait dit une amie. Dans certaines mairies ou collectivités territoriales, il est possible de mettre en place des actions sociales, culturelles, sportives… si tout enjeu politique est absent, souvent du fait des nombreuses réélections des décisionnaires en place. Dans les collectivités où les politiques sont en lutte pour le pouvoir, ces actions dépendent entièrement de ces luttes. Il devient impossible de travailler sereinement, et tout ce qui a été fait peut être remis en cause du jour au lendemain.
Pris dans de telles situations, on déprime, on éprouve un sentiment de déchéance, d’inutilité. Mais à chaque fois, il existe des solutions, qui passent par la lutte ; personnelle, politique ou/et sociale ; il ne faut pas se laisser aller à penser que tout s’achève avec cet échec, que rien d’autre n’est possible ; que ce qui est arrivé avait le caractère de la nécessité. C’est ce moment important qu’il ne faut pas foirer, le moment du basculement. J’ai déjà vu des renoncements qui annonçaient de véritables explosions psychologiques, quand face à un événement sur lequel on pensait ne pas avoir prise, on s’invente pour ne pas avoir à supporter l’échec.
Il faut prendre le pouvoir, assumer l’échec et rouvrir le possible.
12.03.2008
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