Le tout, c’est d’y croire.
Rien ne vaut un bon film de genre, et ce quelque soit son genre. Même avec peu de moyens, des acteurs limites, une réalisation à la vas-y comme je te pousse et un scénario écrit avec les pieds, les films de gladiateurs, gores, de pirates ou de science-fiction ont des codes si bien connus que le spectateur averti adhère, obligatoirement. Et puis il y a les maîtres du genre, ceux qui inventent et que les suivants reprennent, quasi religieusement. Romero a récemment retrouvé les chemins des studios pour tourner une suite du Jour des morts-vivants ; pendant une vingtaine d’années, une foultitude de réalisateurs a repris et usé consciencieusement les hauts faits de ce génie du genre, ils auront grâce à ce dernier opus de quoi se renouveler un peu.
Mais le film de genre ce ne sont pas que des codes, c’est un univers auquel il faut adhérer. Acteurs, réalisateurs, producteurs et spectateurs doivent ensemble croire dans ce qui se passe malgré tous les défauts des décors, du jeu ou des dialogues, il faut y croire, comme si ce que l’on avait sous les yeux était la réalité. C’est la condition sine qua non de l’existence du genre. Une frange des spectateurs les moins éclairés se fait parfois prendre par de faux prophètes qui veulent nous faire croire qu’ils ont inventé quelque chose. Cette engeance introduit dans ces films la pire des calamités : la distance.
Un film de grand-guignol doit se regarder au premier degré, il faut être dégoûté, un film de gladiateur ou d’épées se doit d’être viril, un film de samouraï doit exalter le bushido, etc... il faut que chaque fois l’intention soit simple et accessible. Il est possible de parsemer ces films de moments ironiques, comiques, moqueurs, décalés, mais l’intention ne doit pas en être altérée. Il est difficile pour les impétrants de comprendre comment un être qui a un minimum de jugeote peut apprécier ces films Z, c’est pourtant simple : c’est parce qu’ils sont sans concessions et d’une pureté parfois révoltante.
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