Nuits de paresse: Libé, 31 octobre

10.31.2007

Libé, 31 octobre

Ils existent. Il est possible de ne pas avoir affaire avec eux, de les ignorer, pourtant ils sont bien là. Dans nos vies professionnelles, nous savons qu’il est parfois nécessaire d’en passer par eux. Les occasions sont toutefois rares. Plusieurs fois, je les ai côtoyés. Ils m’ont aidé dans une certaine mesure, mais j’ai toujours dû, en fin de compte faire contre eux. Leurs intérêts parfois divergent de ceux des salariés moyens, car ils ont leurs enjeux propres, et parfois sont obligés d’aller à l’encontre de leur fonction première : protéger les intérêts des salariés. Eux, vous l’avez deviné, ce sont les syndicats. J’ose même un : ce sont les syndicalistes. J’ai de nombreux souvenirs de rencontres avec certains syndicalistes. En fin de compte, c’est-à-dire après des conflits sociaux parfois très durs, ils m’ont toujours été inutiles. A force de participer à des réunions avec les patrons des boîtes que j’ai fréquentées, ils finissent par développer une très grande proximité avec eux. Certains se retrouvent, après quelques années, intégrés au capital de ces boîtes, et participent ainsi à leur bon fonctionnement, garantissant une certaine paix sociale. Heureusement, tous ne sont pas ainsi. C’est ce que Libé tente de démontrer dans son dossier de Une, Sodome est sauvée, un a résisté. Ça fait mal au cœur. Mais cette résistance est pour le coup remarquable, car ce n’est pas une petite corruption comme nous en rencontrons d’habitude, de ces petites corruptions sur une augmentation de salaire un plus importante que d’habitude, un bureau un peu isolé ou plus spacieux, des horaires plus souples, c’est la résistance à une mécanique bien huilée dont le but était (oh ! est) d’écraser toute résistance. Dans le cœur même de la Grande Industrie française, le domaine exclusif de l’UIMM. Cette résistance n’est pas toujours nécessaire, il faut être confronté à cette machine de guerre pour avoir à lui résister, mais à de moindres niveaux, elle est ce qui devrait caractériser la « fonction syndicale », la démonstration de la possibilité de résister au patron, simplement savoir dire non, savoir définir quelle est sa place dans une entreprise, à quoi (et qui ?) nous servons. J’ai moi aussi croisé une personne qui a su lutter tout en étant représentante syndicale. Une seule. C’est pas glorieux en neuf ans. Ça fait mal au cœur.

A part « ça », les pandores ont les boules, la banquise disparaît, cet imbécile (débile, idiot, crétin… fonctionnent également, mais je ne veux pas paraître insulter quelqu’un qu’en fin de compte je ne connais pas, et c’est simplement ce qu’il dit quand il parle politique que j’adjective) d’Allègre (bah ! in fine, je retire ce que je viens d’écrire, ces adjectifs lui vont bien) reconnait que Ségolène est toujours dans le jeu (encore une parenthèse, normalement je devrais utiliser des notes de bas de page, c’est dans ces coins reculés que l’on égorge en Université) parce qu’elle ne critique pas le président de la République (ce qui démontre le bon usage des termes précédents), ce dernier vient de s’accorder une jolie augmentation de salaire, il est désormais possible d’envoyer des mèls depuis l’au-delà, et puis du cul, du cul, du cul, Libé reste Libé…

Novembre va commencer. Peut-être la Une de demain ?

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