Nuits de paresse: Ratatouille, ou la petite matrice du désir

8.06.2007

Ratatouille, ou la petite matrice du désir

Un rat, nommé Rémy, découvre peu à peu que son odorat, si fin, ne pouvait le laisser manger ce que mangeaient les siens. Il pressent que les goûts peuvent se mélanger et ce à force de regarder la télé. Dans les étranges lucarnes il voit, chez la vieille dame sous le toit de laquelle vit sa colonie, une émission culinaire présentée par un chef de grande renommé. Il apprend la langue des hommes, jusqu’à pouvoir lire le livre de cuisine du chef précédemment évoqué : le grand Auguste Gusteau. Par un heureux hasard, ou par nécessité, le grand chef, hélas décédé, se retrouve, fantôme, virevoltant autour des moustaches du rat. Ensemble ils se trouvent embarqués par les flots jusque sous un restaurant multi-étoilé, le sien justement. Ce jour de grande découverte est aussi celui qui voit s’introduire dans la cuisine de ce restaurant un jeune commis, maigrelet et sans cervelle. Ce dernier par maladresse ruine une soupe, que le rat décide, poussé par son hubris culinaire, de sauver. Tous en cuisine croient que ce miracle est le fait du jeune commis. Mais celui-ci sait. Commence un jeu très raffiné entre le rat et le commis. Une fable je vous dis ! Un vraie fable.

Et ce rat, si fin, torturé entre sa raterie et le désir de devenir un grand cuisinier, le voilà commandant, par un savant subterfuge, les gestes du commis. Un certain Linguini. Mais nul ne doit savoir son secret. Les quiproquos sont nombreux, très bien amenés, jusqu’à la constitution happy endeuse (mais tout aussi sublime) d’un quatuor magnifique : le rat, le commis, la p’tit’ mimine amoureuse et le terrible critique culinaire. Quatuor délicieux qui finit sous les auspices d’un savoureux Ratatouille. Pourquoi la petite matrice du désir ? Hé bien, allez voir !

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