Depuis la première Internationale, les centrales syndicales n’ont jamais été capables de s’imposer au niveau mondial. Les différentes unions constituées l’ont toujours été dans le « sens » de l’histoire. Ils ont toujours été des moyens de contrôle, jamais des acteurs. Pourquoi cela changerait ? John Monks (Secrétaire Général de la Confédération Européenne des Syndicats) et Guy Ryder (Sec. Gén. de la Confédération Syndicale Internationale) ne sont pas des foudres de guerre, ce sont des lobbyistes, des gentlemen habitués aux longues discussions avec les différentes institutions mondiales, aux colloques et autres conventions. Ils expriment le point de vue de leurs confédérations respectives avec beaucoup de diplomatie. Mais ils ont toujours été incapables de mener à bien des actions internationales structurées. Ces dernières ont été le fait d’ententes entre syndicats nationaux (souvenons-nous de Vilvoorde) ou d’ONG. Ces dernières par des actions d’éclat ou un travail de lobbying intense ont su imposer à certaines entreprises multinationales le respect de normes de travail minimales.
Alors, qu’attendre de cette nouvelle Internationale Syndicale ? Déjà un travail sur le terrain. Par le passé, les différentes organisations ont surtout pondu des rapports sur les conditions de travail dans différents pays, ont alerté l’opinion internationale sur ces problèmes et fait des recommandations. D’actions directes, nulles traces. Ensuite outre ce travail d’information nécessaire, la construction d’outils d’analyse de l’évolution du capitalisme mondial. Si l’on se réfère aux derniers discours entendus à Vienne, lors du congrès qui a créé le CIS, rien de neuf de ce côté. Le but affiché est des plus classiques : rendre le capitalisme acceptable dans sa forme mondialisée. On est loin des aspirations anarchistes des premières Internationales. Enfin, constituer des actions syndicales transnationales. C’est peu demander pour un syndicat mondial, mais même ce simple vœu ne pourra se réaliser car il n’existe aucune structure tournée vers l’action dans ces confédérations.
Le poids du syndicalisme dans le monde est insignifiant, la CIS comptera 166 millions d’adhérents, une goutte d’eau dans l’usine monde, et seules les actions lancées en direction des acheteurs des produits de cette usine ont eu quelques effets. Il semblerait que dans quelques pays (Bangladesh notamment), la naissance d’une réelle conscience de classe a permis l’organisation de structures de type syndicats et la mise en défaut des entreprises et des Etats qui jusqu’alors profitaient de l’apathie de la classe ouvrière. Cette évolution est presque mécanique, elle suit l’augmentation du niveau de vie général et l’alphabétisation des masses. Le capitalisme porte en lui les germes de sa disparition, il faudrait simplement trouver de bons horticulteurs pour faire pousser tout ça plus vite. Isn’it ?
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