Niger.
Dans l’avant-dernier pays le plus pauvre du monde, 3,5 millions de personnes sont menacées par la famine malgré les nombreuses campagnes de préventions lancées par les Nations Unies. Cette semaine, une nouvelle campagne a été lancée en France, dans certains médias et par certains médias, pour porter à la connaissance du grand public le massacre qui s’y prépare. Mais dans ce cas, pas de crise politique, pas de guerre, c’est une famine « structurelle » : pas assez de terres arables, pas assez d’eau et pas assez de moyens mis en œuvre pour développer l’agriculture. Ce simple constat doit être complété.
Le développement de l’agriculture dans les pays pauvres d’Afrique n’est plus à l’ordre du jour depuis longtemps, même les cultures de survivances sont abandonnées au profit de latifundias qui ne produisent plus que pour l’exportation, les autres produits agricoles sont importés à vil prix des pays développés. Le dumping pratiqué par ces derniers pour écouler leurs productions détruit plus sûrement les cultures que les nuées de sauterelles. Les aides fournies par les organisations humanitaires (gouvernementales ou non) ont des effets secondaires inattendus. Sans contrôles, elles n’atteignent que rarement les populations concernées ; distribuées par des organisations caritatives, elles aident les gouvernements à installer les populations déplacées donc entérinent leurs politiques. Pour que l’aide arrive et soit utile, et que soient mises en place de véritables politiques de développement, seules les institutions gouvernementales internationales peuvent aider réellement à régler définitivement ces problèmes.
Depuis des lustres, nos gouvernements nous font la leçon sur l’aide au tiers monde, le développement des pays pauvres, la nécessaire coopération internationale... même M. Chirac y est allé de son couplet. M. Mitterrand en son temps avait ouvert la voie des promesses non tenues. Et pourtant, lors des grandes conférences de la Francophonie, combien d’actions pourraient être menées ! À trop demander aux associations, les États se sont désengagés de ces grands combats internationaux. Le Niger parle français, c’était une colonie française, le franc CFA est sa monnaie, alors que fait l’État français ? A-t-on entendu M. Douste-Blazy ? M. Chirac est-il intervenu ? Seul le Ministère de la défense a agi !
Sous couvert de non paternalisme, de non intervention dans les affaires d’un État souverain, l’État français se refuse sa seule fonction internationale viable : l’aide au développement. Avec peu, il est possible de faire vite et beaucoup. Le temps passe plus vite en temps GMT, comment faire comprendre ça au Ministre délégué à l’Agriculture de Corrèze.
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